Méchants terroristes qui n'hésitent pas à sacrifier des vies occidentales, méchants musulmans qui refusent de taire leur misère, méchants juifs qui colonialisent la Palestine, méchants américains qui néo-colonialisent la planète, méchantes multinationales qui exploitent les pauvres pour empoisonner les moins pauvres... À l'heure des accusations et des prises de conscience, le méchant semble encore une fois être l'étranger, l'Autre, celui qu'on ne connaît pas bien ou que l'on connaît peut-être trop.
Enfermés dans la mauvaise foi de la société capitaliste, les rêves de voitures sport utilitaires et de résidences secondaires ne semblent pas avoir grand chose à voir avec les massacres algériens, rwandais ou new-yorkais... Et pourtant, à bien y penser, à bien nous regarder, à bien nous écouter... Formés dans nos « hautes-écoles » nous prônons profit, individualisme et loi du marché. Mais qu'est-ce que cette sacro-sainte loi du marché avec laquelle nous nourrissons nos enfants depuis plus d'un siècle et qui remplace tour à tour le roi et son Dieu, l'État et son pouvoir ? C'est une loi propre et juste. Propre car la souffrance est étouffée dans la misère d'ici ou d'ailleurs et qu'elle se lave les mains dans les toilettes désinfectées des banques gestionnaires. Juste car elle n'a soit disant pas de volonté propre, pas de conscience et ne peut donc avoir ni responsables, ni victimes.
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