Le monde a changé. Le monde est changé. Puis la peur s'est dessinée sur les visages. Le monde est en changement perpétuel. Seuls quelques faits marquants nous permettent de prendre conscience de cette lente métamorphose. Le changement engendre toujours la peur. Mais les événements ne sont pas des fins. Chaque circonstance, chaque bouleversement se suit dans un mouvement étourdissant. L'histoire se réécrit constamment. Les civilisations naissent et disparaissent. L'humain continue.

Le Yi King* a été très clair lorsque je l'ai consulté. L'Abondance (hexagramme 55) qui reflète notre époque et dont nous sommes les jouisseurs et les victimes, contient en elle une idée de dégradation et d'épuisement de l'énergie. L'humain est tenté de faire preuve d'une certaine dureté pour écarter ce qui risque de détruire prématurément la richesse du moment. Le temps n'est pas aux échanges subtils. L'Abondance est le dernier sommet que nous connaîtrons.
Lorsque la représentation des choses tend à remplacer leur perception directe, lorsque l'organisation se substitue à ce qui la justifiait, les temps sont mûrs pour la Révolution (hexagramme 49) qui renverse les structures trop rigides, vidées de leur contenu. La Révolution détruit et transforme les conditions extérieures lorsqu'elles tendent à rendre difficile l'accès aux " eaux essentielles ".